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La Galerie Nosbaum & Reding a le plaisir de présenter la 4e exposition personnelle de David Russon (né en 1971 à La Haye, vit et travaille à Bruxelles).

Everything You Can Think of Is True, 2009, est une œuvre qui renvoie aux événements du 11 septembre 2001 auxquels nous avons tous assisté via les médias. David Russon peint et fixe là des séquences connues, apparemment anodines donc, pour signifier que nous sommes acteurs autant que spectateurs des choses sans reliefs particuliers qu’il restitue. Comment ? Par cette sorte d'anodine innocence qu'elles entretiennent avec d’autres épisodes apocalyptiques de notre histoire collective. Comme dans bon nombre d’autres de ses toiles, la vue que l’on pouvait avoir du World Trade Center avant la catastrophe entretient l'illusion nostalgique d'une temporalité suspendue, un « nowhere » temporel.   
C'est le mouvement de va-et-vient entre l'image photographique, cinématographique ou médiatique et l'expérience quotidienne qui met sous tension un ou plusieurs points d'éclairage de l'image picturale: l'événement extérieur se juxtapose à l'événement intérieur. Par le constant passage de la figuration hyper-réaliste, pixellisée ou fragmentée, vers l'abstraction de champs monochromes, par les silhouettes dont la présence spectrale rappelle certaines ambiances de David Lynch, c’est aussi la puissance suggestive du geste libre que Russon revendique.

I've Been Out in Front of a Dozen Dead Oceans, 2010, évoque l'épisode du grand déluge dont Russon s'empare symboliquement. Ce sont bien sûr les territoires dévastés par les inondations au Pakistan. Mais aussi les réminiscences d'une joie de vivre associée aux paysages maritimes de l'île d'Oléron, où il fait de longs séjours. Le balancement continu entre l'événement chaotique du monde et les territoires les plus intimes de l'humain fait la force imaginaire des scènes où il incorpore la photographie à la peinture pour en révéler le contenu politique et émotionnel.
 
Ce genre de contraste est omniprésent dans les scènes plus caricaturales des cinquante petits formats intitulés This is it, 2010. Ce sont des événements politiques ou des clichés volés au star system qui, ici, sont sources d’inspiration. Comme « The Simple Life » où Paris Hilton et Nicole Richie partagent un secret monté de toutes pièces. Russon les mélange avec des images de plénitude du divertissement enfantin, d’album de musique ou du quotidien de l'artiste. Le cadrage, les couleurs et les contours participent à la métamorphose de l'image et de sa vérité latente.

Mais c’est aussi par des « non-lieux » que l’on transite, des territoires impersonnels comme les échangeurs routiers ou les halls d'aéroports. Avec All Things Move Toward Their End, 2010, Russon peint des « nowhere » familiers, il leur confère une atmosphère poétique pour mieux prendre distance à l’égard de l'aliénation quotidienne que, à ses yeux, ces non-lieux diffusent.

Les moyens picturaux que l’artiste met finement en œuvre à partir de sa seule intuition construisent des images où apparaît une extraordinaire capacité à laisser contaminer la peinture par la photographie et ses dérivés actuels. Mêlant les événements historiques et les scènes quotidiennes à l'expérience intime ou sociale, on y voyage entre la mémoire objective et subjective, le clair et l'obscur des affects. Dans la peinture de David Russon, le réenchantement du monde passe forcément par les contrastes qui font son désenchantement.    


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Vernissage, le 13 janvier à 18h00 en présence de l'artiste

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