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En apprenant le titre, Necessary Journey, que Tina Gillen a choisi pour l’exposition de ses récentes oeuvres à la Galerie Alimentation Générale, je me suis arrêté sur mes pensées. Souhait, exclamation, constat, ce titre évoque une superposition de moments pouvant tendre vers une réalité tangible pour certains, renvoyer aux souvenirs et aux rêves pour d’autres.
Une impression qui s’est précisée quand je me suis retrouvé devant les nouvelles toiles de l’artiste.
Le tableau, avec son univers figuratif et ses formes en surfaces, Tina Gillen le gère avec une précise intensité. La surface et l’espace se disputent l’intérêt du spectateur. Les formes et les images se remplacent sans que les unes l’emportent sur les autres. Paysages ou associations ? Le monde réel et imagé, source et départ du peintre, semble conquérir l’espace pictural en imposant ses principes historiques. Pourtant, par suppression, déplacement ou rajout, l’artiste enlève au tableau toute certitude. L’image bascule et renaît, et cela tant que le spectateur lui impose sa raison. Ainsi le temps de lecture réitère le moment de création du tableau.
Carte postale reçue il y a des années, fragment d’une photo prise lors des dernières vacances, désir provoqué par l’agence de voyages du coin ..., tous ces éléments trouvent une nouvelle tournure. Les fragments issus de la réalité rejoignent l’imaginaire du spectateur. Le tableau comme représentation d’un monde réel et cohérent est déchiré. Souvenirs et désirs se confondent : un sentiment d’ubiquité spatio-temporelle saisit le spectateur, qui devient garant actif de la réalité du tableau.


A.R.

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